Muyinga : promouvoir la culture du pardon et de la réconciliation

Muyinga : promouvoir la culture du pardon et de la réconciliation

Tous les vicaires épiscopaux du diocèse de Muyinga, les prêtres présidents des Commissions Épiscopales Justice et Paix de tous les diocèses catholiques du Burundi, les représentants des Apôtres de la paix et de la réconciliation du diocèse de Muyinga, les représentants des autres confessions religieuses œuvrant à Ntega dont l’Eglise de Pentecôte étaient également conviés à ces festivités.

Les cérémonies ont débuté à 10h30 par une procession vers la croix de vérité et de réconciliation établie devant l’église de Ntega. Après avoir lu le chapitre 2 de l’épître de Paul aux Philippiens rappelant l’humilité de Jésus qui l’a conduit à accepter la souffrance et la mort sur la croix, l’évêque a procédé à la bénédiction de cette dernière et l’a présentée comme un signe de réconciliation. Il a appelé ceux qui sont fatigués et ceux qui sont en conflit à venir s’y prosterner.

Mgr Joachim Ntahondereye a exhorté tous les fidèles à promouvoir la culture du pardon et de la réconciliation à l’instar de Joseph qui s’est réconcilié avec ses frères qui l’avaient vendu aux Ismaélites.

Après la bénédiction de la croix, la procession s’est poursuivie vers l’église où a eu lieu la messe de circonstance. Dans son homélie, basée sur des textes tirés du livre de la Genèse chapitre 45, de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens chapitre 16 et de l’Évangile de Matthieu chapitre 5, Mgr Joachim Ntahondereye a exhorté tous les fidèles à promouvoir la culture du pardon et de la réconciliation à l’instar de Joseph qui s’est réconcilié avec ses frères qui l’avaient vendu aux Ismaélites.

Ntega et Marangara, 2 communes victimes des tueries de 1988, d’où la crise de Ntega Marangara. Mgr Ntahondereye est revenu sur cette crise et a rappelé au respect de la vie du prochain. Et à ceux qui sont encore en vie, de demander et d’accorder le pardon.

Des circonstances très émouvantes et un apprentissage des bienfaits de l’amour du prochain et du pouvoir du pardon ont marqué cette cérémonie. N. Virginie remercie Édouard Nininahazwe d’avoir sauvé son grand-père. Mukamusoni Christine remercie Banyurwa Gabriel d’avoir sauvé des personnes réfugiées au Rwanda. Bavumiragira Francine remercie Sendegeya qui l’a aidée lorsqu’elle avait été poignardée par des militaires. Elle remercie également l’épouse de Sendegeya qui a fait allaiter son enfant alors qu’elle était mourante.

Nibigira Philote remercie Nandegeya qui lui a donné refuge avec ses petites sœurs. Ils étaient cinq. Marie a été sauvée par un certain Gérard. Durant cette période, elle était enceinte et s’est enfuie. Gérard l’a fait sortir de sa cachette et l’a fait entrer dans la maison. Ntirenganya Abdoul Karim remercie Nabuhinja et son mari, Mbagwa qui l’ont sauvé avec 11 autres personnes. Parmi eux, 5 sont encore en vie.

Séance de témoignage sur le pardon et la réconcilaition

Et d’autres cas similaires sont ceux de Générose qui a remercié Nsanzamakuba André d’avoir sauvé son père des mains des tueurs durant cette crise. Et en plus, lors de la crise de 1993, il a sauvé ses vaches des mains de criminels. Kubwimana remercie Casimir qui a sauvé de nombreuses personnes qu’il cachait dans sa maison. Nahimana Augustin, père de l’actuel Ministre de la Défense, a également été cité pour avoir sauvé une famille de Bahutu dont Nkuriyingoma Donatile et ses enfants.

La crise de 1988 n’a pas été signalée uniquement dans les provinces de Ngozi et Kirundo. Les premières informations détenues par la Commission indiquent que même les autres provinces du pays n’ont pas été épargnées par cette crise qui fait toujours l’objet d’enquêtes de la part de la CVR.

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