Burundi, Génocide de 1972-1973/Attestations de vie : témoignages contradictoires et enjeux historiques

Burundi, Génocide de 1972-1973/Attestations de vie : témoignages contradictoires et enjeux historiques

Charles Bitariho, originaire de la commune de Matana dans la province de Bururi, a survécu au génocide de 1972-1973. Selon son témoignage, son dossier a été retrouvé parmi les documents des fonctionnaires décédés au ministère de la fonction publique. Bitariho affirme qu’il figurait sur la liste des candidats à la mort, un sort qu’il a échappé de justesse. Il raconte que les attestations de vie, des documents administratifs normalement utilisés pour confirmer la présence et la vie des fonctionnaires, ont été détournées pour sélectionner les Bahutu à massacrer.

Charles Bitariho, un enseignant retraité résidant dans la commune Matana, province de Bururi , a échappé de justesse à un crime. Inscrit sur une liste de personnes à tuer , il a survécu grâce à sa présence au centre de soins où il veillait sur un malade. Pour reprendre ses fonctions, il lui a fallu présenter son numéro d’immatriculation , car son dossier avait déjà été classé parmi ceux des personnes décédées.


Cette version des faits est corroborée par d’autres témoins, qui soutiennent que ces attestations ont été employées pour identifier et cibler les fonctionnaires Bahutu. Ils affirment que le régime en place à l’époque utilisait ces documents pour organiser des divisions ethniques sous couvert de formalités administratives.


Ces dernières affirment que les certificats de vie étaient principalement utilisés à des fins administratives légitimes, notamment pour assurer le suivi des fonctionnaires de l’État. Selon cette version, les attestations de vie servaient surtout à la gestion des ressources humaines et non à la préparation de crimes.


Cette divergence dans les témoignages et les interprétations souligne la complexité de l’histoire burundaise. Les attestations de vie, documents administratifs en apparence anodins, se retrouvent au cœur d’un débat historique sur leur utilisation réelle durant le génocide de 1972-1973.

Une des attestations/certificats de vie figurant dans les archives de la CVR appartient à un certain Semuhonyi Dominique.


Le cas de Charles Bitariho illustre également la nécessité de continuer à explorer et documenter cette période tragique. Alors que les survivants partagent leurs expériences, ils contribuent à la construction d’une mémoire collective qui peut aider à mieux comprendre les dynamiques ayant conduit à de telles violences.


En conclusion, l’histoire des attestations de vie pendant le génocide burundais reste marquée par des témoignages divergents. Tandis que certains y voient un outil de persécution, d’autres y perçoivent une simple procédure administrative. Cette controverse souligne l’importance de continuer à investiguer et à écouter les voix des survivants pour éclairer ce chapitre sombre de l’histoire du Burundi.

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