Muramvya, le 16 juillet 2024 – La Commission Vérité et Réconciliation (CVR), sous la direction de son président, a participé à une importante réunion à Rutegama, organisée par le MIPAREC (Ministère pour la Paix et la Réconciliation sous la Croix). Cet événement visait à sensibiliser la population locale aux missions du ministère et à recueillir des témoignages sur les efforts de réconciliation entrepris dans la commune, une démarche cruciale dans un pays marqué par des décennies de conflits.
La réunion s’est tenue au centre de la commune de Rutegama, dans la province de Muramvya. Elle a rassemblé une foule assoiffée de vérité, prête à écouter les récits de ceux qui ont réussi à surmonter les tragédies du passé. Le MIPAREC a cherché à sensibiliser les habitants sur ses missions tout en écoutant des témoignages touchants, illustrant comment certains habitants ont réussi à se réconcilier avec ceux qui ont été impliqués dans les violences des années précédentes.
Une partie de la population présente dans la réunion
L’administrateur de la commune, Nimbona Stany, a rappelé que Rutegama, comme de nombreuses autres communes de la province, a été le théâtre de crises successives avec des événements tragiques comme le génocide de 1972-1973 et la guerre civile de 1993 à 2008. Ces crises ont laissé des cicatrices profondes, mais aussi des histoires de résilience et de pardon.
Au micro, Stany Nimbona, administrateur communal de Rutegama : la commune de Rutegama a connu aussi des crises comme les autres communes de la province de Muramvya
Témoignages de vie et d’espoir
Un des témoignages les plus marquants a été celui du pasteur Josias NDIKUMAGENGE, dont la famille a trouvé un chemin vers la paix. Il a partagé l’histoire de son frère, Nahimana Samuel, qui a disparu après avoir été dénoncé à des malfaiteurs. Malgré la douleur de cette perte, le pasteur a choisi de vivre en harmonie avec ceux qui ont été impliqués dans la tragédie, soulignant l’importance de la réconciliation:
« Celui qui a fait tuer mon frère était proche de notre famille, et malgré cela, nous vivons toujours en paix avec lui », a-t-il déclaré, témoignant de la possibilité de cohabitation pacifique même après les blessures profondes du passé.»
Pasteur Josias Ndikumagenge partage son témoignage poignant sur les événements tragiques du génocide de 1972-1973
D’autres témoignages ont également illustré le rôle positif de MIPAREC dans le processus de réconciliation, notamment grâce à l’engagement des comités de paix du ministère. Ces histoires montrent que, malgré un héritage difficile, des ponts peuvent être bâtis vers un avenir meilleur.
Un avenir de Réconciliation
Niyonzima Jean-Pierre, représentant légal du MIPAREC, a exprimé son optimisme quant à la possibilité d’une réconciliation durable parmi les Burundais. Selon lui, la réconciliation est un processus nécessaire pour garantir la paix et la stabilité à long terme. Il a également souligné que la Vision 2040-2060 sera mise en œuvre en parallèle avec ce processus.
Jean-Pierre Niyonzima, le représentant légal de MIPAREC, espère avec conviction que la réconciliation est possible en partenariat avec la CVR.
Le Président de la CVR, Amb. Pierre Claver NDAYICARIYE, a lancé un appel aux parents :
« Il est essentiel que nous enseignions à nos enfants les valeurs de paix, de cohésion sociale et de respect mutuel, afin qu’ils ne connaissent pas les moments difficiles que le Burundi a traversés », a-t-il déclaré. Il a insisté sur l’importance d’élever la prochaine génération dans un environnement exempt de discrimination, qu’elle soit ethnique, religieuse, familiale ou régionale.
Amb. Pierre Claver Ndayicariye, Président de la CVR, lance un appel vibrant aux parents pour qu’ils n’enseignent pas à leurs enfants toutes les formes de discrimination.
Vers une nouvelle ère de Paix au Burundi
La réunion de Rutegama représente une étape significative dans le processus de réconciliation du Burundi. À travers les efforts conjoints de la CVR et du MIPAREC, il apparaît clairement que la paix n’est pas un vain mot, mais un objectif réalisable. Alors que les témoignages de vie se multiplient, la détermination des Burundais à surmonter leurs blessures et à bâtir un avenir pacifique se renforce. Les espoirs sont désormais placés sur les nouvelles générations, appelées à construire un Burundi où la paix et la solidarité prévalent sur les divisions du passé.