Burundi- Génocide de 1972-1973 : Les victimes réclament la reconnaissance du Génocide et la répression des négationnistes.

Burundi- Génocide de 1972-1973 : Les victimes réclament la reconnaissance du Génocide et la répression des négationnistes.

La récente réunion de la CVR avec les représentants de diverses institutions étatiques et non étatiques, des familles des victimes et des journalistes, à la veille de la 52ème commémoration du Génocide commis contre les Bahutu du Burundi, suscite un certain espoir parmi ces dernières. Ce sentiment est largement partagé par les familles des victimes.

Au cours d’autres récentes réunions organisées par la CVR, tant sur le territoire national qu’à l’étranger, des témoins oculaires, surtout les membres des familles des victimes ont demandé à la commission de passer à la phase suivante après les enquêtes, la connaissance de la vérité sur les crimes survenus au Burundi et leurs qualifications juridiques.

Une partie des participants au conférence

Ces familles indiquent que le Génocide de 1972-1973 a été suivi par d’autres violations des droits de l’homme. Elles dénoncent notamment l’appropriation illégale de biens appartenant à leurs parents, ce qui les a poussés à vivre dans la misère. La reconnaissance officielle du Génocide par l’État serait accueillie comme un premier pas essentiel vers la récupération et la réhabilitation de ces biens spoliés.

C’est notamment dans le secteur de l’éducation. Les élèves Bahutu qui ont survécu aux atrocités ont souvent été contraints d’abandonner leurs études. La CVR a recueilli de nombreux témoignages soulignant une forme de génocide intellectuel, avec des pratiques discriminatoires telles que le trafic de certificats, le fichage ethnique des listes d’élèves (système U et I), l’octroi sélectif des bourses d’études à l’étranger, l’orientation à caractère ethnique à l’enseignement supérieur, le redoublement forcé affectant particulièrement les élèves Bahutu, etc.

Ce génocide intellectuel a également eu des répercussions économiques durables sur le pays, selon les témoins, qui regrettent la disparition des actionnaires économiques et des intellectuels en 1972. Ils estiment que si ces acteurs avaient survécu, le Burundi aurait pu bénéficier d’une économie prospère et d’une contribution significative au développement national.

Des Commissaires de la CVR répondent aux questions des participants

Face à ceux qui persistent à nier le génocide de 1972-1973, les familles des victimes appellent l’État à reconnaître officiellement ce drame et à prendre des mesures répressives à leur encontre, tout en lançant des initiatives de réhabilitation en faveur des familles des victimes.

Les Commissaires de la CVR appellent à la patience des familles des victimes et soulignent l’importance de dire la vérité, car la vérité, longtemps occultée, finira un jour par éclater au grand jour. 

Il convient de rappeler que le Génocide perpétré contre les Bahutu du Burundi a été suivi par des crimes contre l’humanité visant les Batutsi et les Batwa, respectivement dans les régions du sud et du centre du pays, notamment dans les localités de Bururi, Nyanza-lac, Muramvya et Mwaro.

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