Une émission radiotélévisée a été animée samedi le 3 février 2024 à la veille de la célébration de la fête de l’unité nationale. Le panel était constitué par le Président de la République SE Evariste Ndayishimiye, les anciens chefs d’Etat Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye, l’archevêque émérite de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye, le Président de la Commission Vérité et Réconciliation « CVR » , Amb. Pierre-Claver Ndayicariye et son Vice-Président, Rév. Clément Noé Ninziza.
Près d’une semaine après sa première diffusion, ses échos se font encore entendre dans les milieux burundais tant à l’intérieur du pays que dans la diaspora. Les patrons de deux grands médias burundais, Louis Kamwenubusa des Publications de Presse Burundaise (PPB) et Claude Nkurunziza de Rema FM avaient trouvé mieux de ne pas déléguer la tâche à leurs collaborateurs. L’enjeu était de taille.
D’entrée de jeux, le Président Ndayishimiye, après avoir souhaité les meilleurs vœux de l’année 2024 aux burundais, n’a pas manqué de signaler qu’il y a des signes qui montrent l’existence de l’unité entre les burundais. Il a notamment donné pour exemple la manière dont les burundais parlent de leur pays dans des termes affectifs comme « le Burundi notre chère patrie », rappelant au passage qu’il est de coutume d’entendre les « Barundi » parler du Président de la République du Burundi sous le vocable de « Sebarundi ».
Des questions très sensibles sur l’unité nationale.
Les deux animateurs de l’émission n’y sont pas allés par quatre chemins pour poser aux panélistes des questions très sensibles. Au sujet de la discrimination, le Président Ndayishimiye a indiqué que le Burundi s’est doté des lois qui ne discriminent personne, que les leaders, à quelque niveau que ce soit, doivent les mettre en application dans l’exécution de leurs fonctions de tous les jours. Ils doivent promouvoir l’unité dans la diversité des burundais, a-t-il précisé. Le Président Ndayishimiye a profité de cette occasion pour tranquilliser les burundais en les invitant à se sentir protégés.
Il a précisé qu’il y a un pas important déjà franchi en matière de l’unité nationale par rapport aux années antérieures. L’unité nationale a besoin d’être arrosée et renforcée par un travail assidu afin d’augmenter la production.
Il faut que tout burundais donne sa contribution pour bâtir le pays. Tout le monde est invité à combattre la paresse et travailler pour avoir de quoi manger et contribuer au développement du Burundi qui est une propriété foncière de tous les burundais, mais aussi la source de leur unité, a martelé le Président de la République.
A l’opinion qui croirait que le Président Ndayishimiye n’a pas encore approuvé le rapport 2022 de la CVR dans lequel il est bien indiqué qu’un génocide a été commis au Burundi en 1972-1973, la réponse a été :
« Qui vous a dit que je n’ai pas encore approuvé ce rapport ? Le problème est que des gens sont pressés. Ils sont comparables à quelqu’un qui donnerait à un cultivateur un champ à labourer et lui demanderait de lui remettre tout de suite un champ prêt à être récolté. Et s’il vient devant vous après avoir préparé la terre seulement et qu’il vous dise qu’il est temps de planter ! Je veux que tu me donnes des semences ! Avant de lui donner ces semences, vous pourriez d’abord vérifier s’il a bien aménagé le champ. Allez-vous dire qu’il a terminé son travail sans avoir présenté le champ ?! »
SE Evariste NDAYISHIMIYE
Le Président Ndayishimiye a demandé aux burundais de comprendre la mission de la Commission Vérité et Réconciliation. Car à chaque étape correspond un rapport. C’est après avoir accompli toute sa mission que la CVR soumettra le rapport final aux burundais qui prendront ensuite une décision.
Mais comme la Commission travaille encore sur les périodes pré-génocide pour en comprendre les origines et les conséquences, il lui faut encore du temps pour ne pas perdre des témoins oculaires de cette période 1972-1973 qui disparaissent jour après jour, a souligné le Président Ndayishimiye.
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