Le 19 mars 2023, la Commission Vérité et Réconciliation a organisé une séance de sensibilisation sur les résultats des enquêtes qu’elle a menées sur les violations des droits humains que le Burundi a connu depuis la période coloniale jusqu’au génocide de 1972-1973. Après avoir clarifié le travail de la Commission, les invités à la séance, des représentants des différents secteurs de travail de cette province, ont compris qu’il était temps pour les Burundais de penser à la réconciliation.
L’activité a été animée par Amb. Pierre Claver NDAYICARIYE et Révérend Clément Noé NINZIZA, respectivement Président et Vice-Président de la Commission. Les invités étaient des représentants des différents services œuvrant dans cette province de Bururi. Celle-ci a été l’avant dernière province que la CVR vient de visiter. Il a été aussi rappelé que c’est la province où le génocide de 1972-1973 a été déclenché. La tragédie a été suivie par d’autres autres crimes qui ont marqué cette période, selon les enquêtes menées par la CVR.
Toutefois, la vérité sur les crimes que le Burundi a connu durant cette période n’a pas laissé les invités indifférents. Certains ont déclaré qu’ils n’étaient pas encore conscients de cette vérité. D’autres ont découvert que cette vérité semble encore différente de ce qu’ils ont appris ailleurs. Et bien d’autres ont constaté que des cas de violations des droits de l’homme sont encore signalés dans différentes régions du pays et se demandent comment le pays va s’en sortir.
Parmi ces invités figurent des représentants de partis politiques et des religieux. Leurs préoccupations étaient alors de comprendre comment retrouver le chemin de la réconciliation après tous les maux qu’a connu le pays. Les questions ethno-politiques et les craintes liées aux conflits entre partis politiques demeurent des enjeux qui les touchent. Cependant, d’autres reconnaissent que le Burundi a été victime de plusieurs conflits, non seulement jusqu’en 2008, mais jusqu’à ce moment, tout en précisant qu’il y a encore des Burundais qui sont maltraités ici et là dans le pays. Ces participants ont voulu savoir quand la CVR enquêtera sur ces cas.
Outre les personnes qui ont sauvé des vies humaines, les cas de personnes qui ont demandé pardon et ceux qui l’ont accordé figuraient à l’ordre du jour de la CVR lors du recensement qui bientôt va poursuivre dans les autres provinces, après la même enquête effectuée dans Bururi au cours de l’année 2023.
Et bien d’autres ont souhaité que la CVR mène des enquêtes sur toutes les crises. Selon eux, les crises que connaît le Burundi s’étendent sur plus de vingt ans. Cela peut avoir un impact négatif sur nos jeunes une fois qu’ils persistent dans ces histoires douloureuses et choquantes alors qu’ils devraient plutôt penser à l’auto-développèrent et au développement du pays compte tenu de la vision de l’État : « le Burundi, un pays émergent en 2040 ; un pays développé en 2060″.
Les représentants des différents secteurs ont exprimé leur volonté de contribuer à la réconciliation nationale et de travailler ensemble pour un avenir meilleur pour le Burundi. Ils ont souligné l’importance de reconnaître les erreurs du passé, de demander pardon et de travailler ensemble pour reconstruire le pays. En 2060, le Burundi, devenu un pays développé où les Burundais vivent en harmonie et en paix, la réconciliation nationale permettra de guérir les blessures du passé et de construire un avenir meilleur pour les générations futures.
L’honneur des victimes doit être respecté
Selon le Président de la CVR, plusieurs familles des victimes n’ont pas eu l’occasion de faire le deuil. Et même des victimes n’ont pas été enterrées, tandis que d’autres ont été jetées dans des fosses communes. Il faut alors leur redonner la dignité, leur donner un nom, notamment en révélant comment elles ont été tuées, comment les événements se sont déroulés et en dénonçant les auteurs de ces crimes.
Le Président de la CVR leur a également dit que l’on ne doit pas sanctifier les criminels. La mission de la CVR est en principe de découvrir la vérité sur les crimes. Et après avoir trouvé cette vérité, la nation burundaise prendra une décision. Les participants espèrent que d’ici 2060, les conflits inter-burundais seront terminés pour pouvoir bénéficier des avantages d’un pays développé dans un climat de paix, de confort et de sécurité.