Ngozi: plus de 20.000 victimes de la crise de 1972 déjà exhumées

Ngozi: plus de 20.000 victimes de la crise de 1972 déjà exhumées

Jeudi 04 novembre 2021, le Président de la CVR a animé une conférence de presse à l’endroit des professionnels des médias œuvrant dans la région nord du pays. Le but de cette conférence était de présenter à la presse le contenu des archives traitées par la Commission sur les tueries de l’année 1972. La conférence a eu lieu au chef-lieu de la province de Ngozi.

Willy Ntakarutimana

Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye a d’entrée de jeu présenté les résultats des enquêtes et investigations menées depuis le début de l’année 2020 dans dix provinces du pays : Gitega, Karusi, Bururi, Rumonge, Makamba, Muyinga, Kirundo, Bujumbura-Mairie, Muramvya et Mwaro. Selon cette autorité, durant cette période, la Commission a pu dénombrer plus de 20 mille personnes assassinées, victimes de violations massives des droits humains commises en 1972. Dans le même temps, la CVR a auditionné 986 personnes, parmi lesquelles des personnes actives dans le carnage.

Le Président de la CVR dresse le bilan des activités déjà réalisées depuis l’an 2020

Pour lui, la découverte des horreurs commises en 1972 a prouvé que les institutions de l’époque, notamment le Président de la République, l’armée, l’administration, les services de renseignement, le parti Uprona et ses mouvements intégrés ont été directement impliquées dans les arrestations et des meurtres de citoyens innocents. Et la partie cible de la population était en grande partie les Bahutu ayant un niveau de vie aisé ainsi que des intellectuels. Les victimes étaient accusées d’être des traîtres, d’avoir tenu des réunions visant à exterminer les Batutsi à la machette ou d’avoir reçu de l’argent d’étrangers, a expliqué le numéro 1 de la CVR.

En plus de ces 3 aspects, afin d’approfondir les enquêtes sur les violations massives des droits de l’homme qui ont été commises en 1972, la CVR a également fouillé les archives qui, selon le Président de la CVR, parlent intensément.

Parmi ces documents célèbres, la Commission a trouvé des listes des personnes tuées en mai 1972, des véhicules et des maisons saisis, des noms de personnes condamnées à mort par le Conseil de guerre réuni en mai 1972 principalement à Bujumbura et Muyinga. D’autres documents d’archives montrent que les crimes de l’année 1972 avaient été planifiés.

A quand la qualification des tueries de 1972 ?

Parmi les questions qui ont préoccupé les médias figuraient principalement la période prévue pour la qualification des événements des atrocités de 1972. D’autres journalistes ont voulu savoir comment la CVR gère les ossements exhumés puisque le Burundi a connu diverses crises qui ont coûté la vie à des citoyens de toutes les couches.

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Une partie des listes des personnes détenues dans la prison centrale de Mpimba en 1972

Une fosse commune récente dégage des odeurs et est dans un état de décomposition totalement différent de celui d’une vieille fosse commune qui date de 1972, a informé Ndayicariye. Seules les personnes ayant des fins politiques ne veulent pas comprendre la véracité et la différenciation des fosses communes et les dates des crises qui en découlent, a-t-il martelé.

Il a toutefois rappelé que le travail de la Commission est un long processus. La mission de la CVR est d’abord la vérité : retrouver les victimes, les auteurs et les survivants des crises avant de procéder à la qualification et à la réparation des biens. Et de rappeler néanmoins que d’autres mesures seront prises par les hiérarchies supérieures sur base des rapports que la CVR aura présentés.

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