Ngozi: La CVR au centre de la recherche de la vérité et de la réconciliation du peuple Murundi

Ngozi: La CVR au centre de la recherche de la vérité et de la réconciliation du peuple Murundi

Tel a été le thème autour duquel la Communauté universitaire de Ngozi a discuté avec le Président de la Commission. La séance qui a duré près de 4 heures, dans le grand amphithéâtre du campus, a permis aux étudiants de poser des questions pertinentes à la CVR et d’obtenir la lumière sur le génocide commis au Burundi contre les bahutu en 1972.

Gérard Mfuranzima

Le Recteur de l’Université, Abbé Bangayimbaga Apollinaire, dans son mot de bienvenue a exprimé la joie de voir la CVR arriver à Ngozi pour expliquer ce qui s’est réellement passé en 1972. « Nous quittons de plus en plus les ténèbres », a dit le prélat pour qui, 50 ans après le génocide de 1972, il était devenu gênant d’appeler encore pudiquement ces massacres d’événements.

Il a avoué que lui-même, déjà à l’époque où il était au Grand séminaire, il avait lu plusieurs publications sur cette période, mais qu’il était toujours resté sur sa soif, car personne ne lui avait jamais dit toute la vérité sur l’hécatombe de 1972.

Le Président de la CVR répond aux questions des étudiants

Avant de lancer deux films vidéo relatant le bilan des réalisations de la CVR en 2020 et en 2021, Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye a d’abord expliqué ce qu’est la Justice transitionnelle et ses piliers, la période du mandat de l’actuelle équipe de la CVR, les principaux événements qui ont endeuillé le Burundi de 1885 à 2008, la raison qui a poussé la Commission à enquêter profondément sur le génocide de 1972, les résultats et les qualifications auxquelles la CVR a déjà aboutis.

Les jeunes universitaires ont pleuré

Ils étaient pourtant avertis qu’ils allaient visionner deux films contenant parfois des images difficiles à supporter : des ossements, des crânes et des restes humains récemment exhumés par la CVR. Mais l’émotion était vive dans le grand amphithéâtre.

Ce qui a fait dire au Président de la CVR : oui, la vérité est dure, mais elle libère ! Ambassadeur Ndayicariye a alors fait face à un dur questionnement des universitaires, filles et garçons : Quelle est l’identité des assaillants dit mulele de 1972 dans le sud-est du Burundi ?Qu’allez-vous faire des infrastructures bâties sur des fosses communes ? Le droit pénal burundais réprime-t-il le crime de génocide ? la CVR a –t-elle le droit de qualifier le crime de génocide ? Connaissez-vous les responsables des tueries de 1972 ? Comment réparer les cœurs brisés ? Comment mettre définitivement fin aux violences qui ont endeuillé le Burundi de manière cyclique ?…

Une partie des étudiants présents dans la salle « TONINI » de l’Université de Ngozi

N’eut-été la grande pluie mêlée de grêles qui s’est abattue sur la toiture en tôles de l’amphithéâtre, empêchant du coup pendant plus d’une demie heure la communication, la communauté universitaire de Ngozi avait encore la soif d’en savoir davantage sur le génocide de 1972. Tellement, les jeunes découvraient progressivement et pour la première fois des vérités que même leurs parents n’avaient jamais osé leur dire.

https://studio.youtube.com/video/NEISwv_ny40/edit

En clôturant l’activité de la journée, Paul Niyonzima, le Conseiller du gouverneur de Ngozi
chargé des affaires juridiquesa apporté le soutien de l’administration territoriale aux travaux de la CVR. Il a appelé les jeunes à en apprendre davantage sur les tueries du passé pour en tirer une leçon du « Plus jamais ça », afin qu’il règne au Burundi et dans le monde une paix durable.

Please follow and like us:
Pin Share
Actualités Français Kirundi Publications