Gitega : La contribution de la femme au processus de réconciliation est incontournable.

Gitega : La contribution de la femme au processus de réconciliation est incontournable.

La Commission Vérité et Réconciliation a tenu une réunion lundi le 08 novembre 2022 dans la capitale politique du pays, Gitega, à l’intention des membres du Forum National des Femmes (FNF). C’était dans le cadre de présenter les activités que la CVR a déjà réalisées depuis l’année 2018 à nos jours. Les femmes leaders ont félicité la CVR pour l’organisation de cette rencontre qui s’est avérée très importante étant donné que les femmes ont été les premières victimes des atrocités que le Burundi a connues.

Willy NTAKARUTIMANA

Deux activités importantes marquent souvent les réunions tenues par la CVR avant de procéder aux séances d’échanges. Il s’agit de la présentation par projection Powerpoint des activités déjà réalisées ainsi que du visionnage de deux films documentaires marquant les activités de la Commission. Les femmes membres du Forum n’ont pas pu résister devant les images choquantes des tas d’ossements humains des victimes des crises que le Burundi a connues principalement les victimes du Génocide commis contre les Bahutu en 1972 -1973 dont la CVR a approfondi les investigations durant le mandat écoulé.

La CVR compte au moins 22 695 victimes exhumées dans 220 fosses communes en dehors des autres fosses communes qui n’ont pas encore été découvertes.
Ces femmes leaders ont également vu dans les images, les documents écrits, fouillés par la CVR qui montrent comment le Génocide de 1972-1973 a été planifié et exécuté, et bien d’autres documents qui dénotent comment les biens (maisons, comptes bancaires, voitures, etc.) des victimes ont été saisis et cédés à des particuliers sans aucune procédure administrative et/ou judiciaire.

Une vue partielle des participants à la réunion

En conséquence, les femmes des victimes ont été injustement délogées, contraintes à des mariages forcés, assignées à résidence et parfois victimes des crimes de violences tels que les violences domestiques, les violences sexuelles et les violences physiques. « Le travail de la CVR nous ramène à une prise de conscience et pour le « Plus jamais ça  » au Burundi », ont souligné les participantes à la rencontre. Elles se sont engagées à multiplier les séances de sensibilisation de leurs enfants à la maison et à l’école comme moyen d’éduquer les futurs cadres du pays.

Au micro, le Commissaire SADIKI Kajandi prend la parole

Touchés par le travail accompli par la CVR, les membres du Forum National des Femmes ont suggéré qu’en plus de la prise en charge psychosociale des victimes, le personnel de la CVR puisse bénéficier à son tour d’un soutien pour éviter qu’il soit affecté à son tour.
Les participantes ont apprécié le pas déjà franchi par la CVR dans le processus de réparation et de réhabilitation des familles des victimes bien que la majorité soient actuellement des veuves et des orphelins qui mènent une vie de misère.

Certaines participantes ont voulu être rassuré sur l’évolution des jugements fonciers qui sont dans les mains de la Commission Nationale Terres et autres Biens (CNTB) alors que ce travail serait bientôt confié à la CVR. Etant donné que les crises que le Burundi a connues sont en grande partie liées à des conflits interethniques, d’autres ont vu qu’il leur serait difficile d’approcher leurs enfants et d’oser leur parler de ces périodes sombres puisqu’elles-mêmes connaissent difficilement leurs groupes ethniques.

L’une des participantes exprime son point de vue

Elles ont alors proposé que le Gouvernement mette en place un programme scolaire lié à ces périodes des crises comme un moyen efficace d’informer et de former les fils et filles du Burundi qui sont les futurs leaders du pays.

Pour certaines femmes membres du Forum, les données obtenues lors de cette rencontre étaient de première main car, il en y a celles qui n’avaient jamais été informées des moments difficiles que le Burundi a traversés. Elles ont alors promis de contribuer au renforcement de la paix et la sécurité dans le pays.

Amb. Pierre Claver Ndayicariye, Président de la CVR a clôturé la séance en appelant les femmes leaders à être des messagères de la paix, de la vérité et de la réconciliation car, le rôle de la femme est essentiel dans toute société, et surtout, dans le secteur de l’éducation. « Nous voulons que nos enfants vivent dans un pays calme et paisible », a conclu le Président de la Commission.

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