Ruyigi : Des initiatives de réconciliation se font petit à petit

Ruyigi : Des initiatives de réconciliation se font petit à petit

Du 26 au 27 juillet 2023, une activité d’échanges entre la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) et le Ministère Paix et Réconciliation sous la Croix (MIPAREC) a été organisée au chef-lieu de la commune de Ruyigi sur le processus de pardon et de réconciliation. Au cours de cette activité, 3 groupes de 2 personnes dont les auteurs et les victimes de la crise vécue par le Burundi en 1996 ont témoigné, se sont accordés le pardon et se sont réconciliés. Ceci travail a été réalisé grâce à l’appui du projet Justice Sociale au Burundi du MIPAREC.

Une activité organisée en présence de certaines autorités administratives notamment le représentant du gouverneur de la province de Ruyigi, 4 administrateurs communaux (Butezi, Ruyigi, Butaganzwa de Ruyigi et Itaba de Gitega), 2 représentants des Comités de Paix de chacune de ces 4 communes, le personnel du MIPAREC à Ruyigi et Gitega dont le Représentant Légal, le Coordonnateur du Projet Justice Sociale au Burundi, le Chargé des Ressources Humaines, le Chargé de Plaidoyer et de Réseautage à Bujumbura et le Bureau de Liaison de Bujumbura. Et la CVR a été invitée pour la troisième fois après deux rencontres similaires qui se sont déroulées respectivement dans la mairie de Bujumbura et dans la province de Gitega.

Pour le Président de la CVR, en plus d’être un partenaire, MIPAREC est la première organisation qui a réussi à vaincre la peur et à amener les personnes en conflit à se pardonner et à se réconcilier. Cependant, l’Ambassadeur NDAYICARIYE reconnaît que c’est un travail qui demande du courage.

Amb. Pierre Claver NDAYICARIYE : c’est un travail qui demande du courage

Les invités à la rencontre saluent les efforts déployés par le projet Justice Sociale au Burundi du MIPAREC car les œuvres parlent et certaines personnes en conflit ont pu accorder le pardon et la réconciliation grâce à ce projet. Trois groupes l’ont confirmé dans leurs témoignages.
Madame BITEBUZI Olivia qui a 65 ans s’est réconciliée avec NDAYISABA Pascal qui a 46 ans. Ils sont tous résidents de la colline Bunogero commune Rusengo province Ruyigi.

Cette veuve pointe du doigt cet homme pour avoir tué son mari en pleine crise de 1996. Mais grâce au soutien du MIPAREC, elle lui a pardonné et pour le moment, ils vivent paisiblement ensemble.

Trois groupes qui se sont pardonnés et réconciliés.

NTAHONSIGAYE Tharcisse a 63 ans. MAYABUZUGURU Simon a 68 ans. Le premier est accusé par le second d’avoir amené des militaires sur leur colline pour tuer des gens pendant la crise de 1996, dont son frère.

Pour eux, l’apport du MIPAREC a été très bénéfique pour qu’ils puissent se pardonner et se réconcilier. Le troisième groupe était composé de Kimazi Matthias âgé de 55 ans résidant sur la colline Nyange, zone Rugombo, commune Butanganzwa. Il s’est réconcilié avec son voisin Ndayizeye Diomède qui a 62 ans. Ils étaient ennemis jurés depuis la crise de 1996 sous le régime du Président Buyoya.

Les sites de déplacés devraient également être affectés par le projet

Les autorités administratives présentes à la rencontre ont témoigné et apprécié le pas déjà franchi par MIPAREC dans ce processus d’octroi du pardon au service de la réconciliation. Néanmoins certains, notamment à Butaganzwa, déplorent encore le fait que les sites de déplacés ne soient pas encore touchés par le projet alors qu’ils ont vécu les mêmes drames que les habitants des collines.

Ces administratifs demandent à la représentation du MIPAREC de réfléchir également sur la manière de rapprocher de cette autre couche de la population avec les autres citoyens, pour que le pardon et la réconciliation s’instaurent dans tout le pays.

Niyonzima Jean Pierre , Représentant Légal du MIPAREC explique que les moyens financiers sont limités

Face à cette inquiétude, le représentant légal du MIPAREC, M. NIYONZIMA Jean Pierre a dit qu’il y a encore beaucoup de besoins pour que l’on puisse aussi approcher les sites des déplacés bien que cette tâche doive faire partie des priorités du gouvernement.

Niyonzima Jean Pierre explique aussi que les moyens financiers sont limités. Mais une fois que ce travail trouve des donateurs, rien ne peut les empêcher d’approcher les sites de déplacés. Pour lui, ce projet a été réalisé sans aucune aide étrangère. Il croit que la contribution de chacun est essentielle pour que ces initiatives réussissent. Et petit à petit, ces déplacés peuvent retourner sur leurs collines d’origine.

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