Makamba : Les litiges fonciers au centre de la CVR

Makamba : Les litiges fonciers au centre de la CVR


Mercredi le 24 mai 2023, l’administration, les différents services et la population de la province de Makamba ont répondu présent à la réunion tenue par la CVR au chef-lieu de la province Makamba. L’objectif de la CVR était de présenter le bilan des activités menées au cours du mandat écoulé. Les rapatriés n’ont pas manqué de dénoncer les jugements rendus par la CNTB dans la gestion des litiges fonciers avec les résidants.

Plus de 340 participants, dont le gouverneur de la province, Mme NGOZIRAZANA Françoise, sont venus découvrir la vérité des faits présentée par la CVR sur le génocide et les crimes contre l’humanité commis respectivement contre les Bahutu, les Batutsi et les Batwa en 1972-1973. La plupart des participants étaient des autorités administratives de la base au sommet, des forces de défense et de sécurité, des représentants des confessions religieuses, des chefs de services œuvrant dans la province et la population.


La province de Makamba connaît les mêmes problèmes que Rumonge : les rapatriés grincent des dents contre la CNTB pour son travail de gestion des litiges fonciers ; les rapatriés ne sont pas satisfaits des jugements rendus par la CNTB et sont en conflit avec les résidants. Bien que la CVR soit venue apprendre le passé douloureux, ce passé a laissé des traces dans la vie de certains habitants de Makamba.

Présentation des Commissaires de la CVR dans la réunion tenue à Makamba

Entre autres, leurs terres ont été spoliées, leurs biens pillés, les auteurs sont toujours en liberté alors que la Commission ne cesse de prêcher le pardon, les fosses communes des victimes sont toujours éparpillées dans le pays, les auteurs sont toujours en liberté alors qu’ils ont commis des crimes innommables lors des crises qui ont suivi le génocide de 1972. Les participants sont ravis ! Enfin, la CVR va nous aider à résoudre certains problèmes, notamment les conflits fonciers.


Certaines familles rapatriées ont vu leurs terres spoliées et ont décidé de retourner en exil. La majorité d’entre elles vivent dans des camps de réfugiés en Tanzanie, dans l’attente du jour où leurs terres seront restituées pour pouvoir retourner dans leur pays. « Ils ont préféré mener une vie de misère dans les camps plutôt que de vivre comme des sans-abris dans leurs collines natales », ont déploré certains participants qui ont été rapatriés en 2002 mais ne savent pas quand leurs droits seront rétablis.

Certains d’entre eux ont même gagné des procès intentés à la CNTB, mais ils ont été privés du droit d’exploiter leurs biens. Quant aux autres, leurs dossiers traînent toujours dans les tiroirs de la CNTB, qui entre temps a fermé ses portes, et ne savent plus sur quel pied danser.

                 La CVR appelle à la patience et au pardon 

Amb. Pierre Claver NDAYICARIYE a encore une fois rappelé à la population de la province de Makamba en particulier et aux Burundais en général que les questions soulevées dans la province de Makamba ne sont pas du tout opposées à celles soulevées dans la province de Rumonge. Pour lui, cette question des terres a déjà été présentée aux autorités hiérarchiques. Il est bon d’attendre la mise en place d’une nouvelle loi régissant la CVR.

Amb. Pierre Claver NDAYICARIYE : »Celui qui accorde le pardon est plus apaisé que celui qui demande le pardon »

Le Président de la CVR leur a demandé de commencer à réfléchir au processus de demande et d’octroi du pardon. Suite à la formation organisée par la Société Biblique du Burundi tout récemment, le Président de la CVR leur a demandé de réfléchir également au processus d’octroi du pardon. Celui qui accorde le pardon est plus apaisé que celui qui demande le pardon, a conclu le Président NDAYICARIYE.

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