En date des 9 et 10 septembre 2023, l’Eglise catholique de Gitega et celle de Ruyigi, à travers les Commissions Diocésaines Justice et Paix (CDJP), respectivement dans les Paroisses de Mumuri et Kinyinya, a organisé deux journées « Justice et Paix » afin de contribuer au processus d’édification de la paix et de réconciliation entre les Burundais. Et la CVR, en tant qu’institution étatique dont la mission est la découverte de la Vérité et la réconciliation, y a participé.
Dans la paroisse de Mumuri, cette journée a coïncidé avec la commémoration de l’assassinat de Mgr Ruhuna Joachin (09/09/1996), qui, désormais, sera célébrée le 9 septembre de chaque année. A Mumuri comme à Kinyinya, la CVR a été représentée par 3 Commissaires et un cadre.
A la paroisse de Mumuri, les activités ont commencé par la visite et l’aspersion d’eau bénite sur des fosses communes des personnes assassinées pendant la crise de 1993. Ces personnes ont été jetées dans deux fosses communes situées sur des collines voisines : la première fosse commune contient, selon les témoins, des victimes Batutsi, et l’autre, celles des Bahutu.
L’autre activité qui a marqué cette journée a été une marche pour la paix vers la paroisse de Mumuri. Cette marche a vu la participation des Prêtres et Religieux, des fidèles catholiques et d’autres invités venus pour cette occasion. D’autres activités qui ont marqué cette journée comprenaient des témoignages de 3 familles en situation de désaccord suite à la crise de 1993, qui, par après, ont fini par se pardonner et ont accepté de vivre ensemble comme sœurs et frères grâce aux initiatives de réconciliation de la Commission diocésaine Justice et paix de Gitega dans ce processus de recherche de la paix au service de la réconciliation. C’était avant la célébration de la Messe du jour.
Et comme l’a annoncé Henri Hakizimana, le responsable de la Commission Justice et Paix de l’Archidiocèse de Gitega, la paroisse de Mumuri a déjà enregistré plus de 370 personnes assassinées, victimes des différentes crises que le pays a déjà connues. Et les restes de ces victimes sont dans 24 fosses communes disséminées ici et là dans les Paroisses de l’Archidiocèse. Cette commission a déjà sorti un livre contenant les noms de ces victimes.
Le chemin du développement est difficile à parcourir tant qu’il y a encore des personnes vivant avec traumatisme
A la paroisse de Kinyinya, les cérémonies similaires qui ont eu lieu le 10 septembre ont été rehaussées par la présence de Mgr Blaise NZEYIMANA, évêque du diocèse catholique de Ruyigi. Les 3 Commissaires de la CVR présents aux cérémonies ont également déposé une gerbe de fleurs sur une fosse commune des victimes de la crise de 1993. Et parmi les trois témoignages rendus publique lors de la messe, deux provenaient des familles des victimes de la crise de 1993 et un autre de la crise de 1972.
Le Commissaire Elie NAHIMANA a signalé qu’en plus de la messe, ces témoignages ont été bénéfiques. Il a appelé à la participation de tous à ce processus de réconciliation afin d’apaiser et de libérer les cœurs blessés suite aux différentes crises répétitives qu’a connu le Burundi. Il a ajouté que le chemin du développement et d’une bonne cohabitation est difficile à parcourir tant qu’il y a encore des personnes blessées à la suite de ces événements tragiques.
Il a également précisé que la CVR sera toujours disponible une fois invitée à de telles activités. Il sollicite cependant que les autres diocèses catholiques du pays pensent à l’organisation de telles activités. Les communautés protestantes, musulmanes et autres peuvent également s’impliquer davantage dans ces activités de réconciliation afin d’apaiser les cœurs de la majorité des Burundais.
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