La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a récemment organisé des rencontres importantes avec les gouverneurs provinciaux en premier lieu et ensuite avec les médias. C’était dans l’objectif de présenter sa nouvelle mission relative à la résolution des litiges fonciers et autres biens. Cette extension de mission, héritée de la Commission Nationale Terres et autres Biens(CNTB), soulève de nombreuses questions et de défis.
Les 25 et 26 septembre 2024, la ville de Gitega a accueilli deux réunions d’envergure organisées par la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). Ces rencontres qui ont rassemblé successivement les gouverneurs des 18 provinces du pays et les professionnels des médias avaient pour objectif de présenter la nouvelle mission de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) dans la gestion des conflits fonciers et autres biens.
Une mission élargie et des défis complexes
La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) dont les commissaires ont prêté serment le 30 août 2024 se voit confiée d’une tâche délicate : gestion des conflits fonciers et autres biens, une mission auparavant dévolue à la Commission Nationale Terres et autres Biens (CNTB) . Cette nouvelle responsabilité soulève de nombreuses interrogations, notamment sur la gestion des biens spoliés, l’occupation illégale de terres, et le traitement des dossiers laissés par la Commission Nationale Terres et autres Biens.
La problématique des terres et autres biens : Les gouverneurs des provinces présentent leurs questions et inquiétudes concernant cette nouvelle mission de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR)
Que ce soient les gouverneurs des provinces ou les professionnels des médias, ils ont exprimé leurs préoccupations concernant plusieurs aspects de cette mission, tels que :
– La gestion des biens encore aux mains des spoliateurs
– Le sort des populations occupant illégalement des domaines de l’État ou de particuliers
– Les mesures à prendre contre les récidivistes, malgré le caractère non judiciaire de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR)
Une approche axée sur la réconciliation et l’éducation
Face à ces défis, la CVR a adopté une approche centrée sur la réconciliation nationale et l’éducation citoyenne. L’Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye, président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) , a insisté sur l’importance de « couper court à la culture du mensonge » et d’encourager des témoignages véridiques pour éviter que les erreurs du passé ne se répètent. Il a également souligné que les décisions prises au niveau de cette commission ne feront pas l’objet de recours juridictionnels.
Cette commission prévoit la mise en place des représentants provinciaux pour bien mener sa mission et lutter contre la fraude et la corruption.
Conférence de presse, vendredi 26 septembre 2024 : les questions des professionnels des médias sur la gestion des conflits fonciers et autres biens
Un appel à la participation de tous les Burundais
La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) lance un appel à tous les citoyens burundais pour contribuer à cette mission importante. Cette commission met l’accent particulier sur les trois aspects fondamentaux de sa mission :
1. Promouvoir la réconciliation nationale
2. Réhabiliter les victimes
3. Préserver la cohésion sociale
Séance de questions-réponses : Les commissaires répondent aux questions des journalistes
En conclusion, la nouvelle mission de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) représente un tournant important dans la gestion des conflits fonciers et d’autres biens au Burundi. Son succès dépendra de la capacité de tous les acteurs de travailler ensemble vers un objectif commun : la paix et la réconciliation durable dans le pays.
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