Dans l’objectif de rendre rationnel tous les intervenants dans ses activités quotidiennes, la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), en collaboration avec la Société Biblique au Burundi, a organisé du 22 au 24 janvier 2025, une formation sur la guérison du traumatisme à l’intention d’une nouvelle équipe de policiers qui venait de prendre relais. Les avantages de cette initiative dont l’acquisition des capacités à adopter des aspects plus positifs de la vie ont été salués par les bénéficiaires.
La détresse et la souffrance inhérentes aux crises cycliques qui ont endeuillé le pays ont engendré des comportements psychologiques incohérents. L’évènement tragique qui a enduré le Burundi a laissé des blessures qui n’ont pas encore cicatrisé dans les cœurs des victimes et des rescapés.
Les experts en matière psycho-traumatique affirment que des événements traumatisants qui se produisent tout autour de nous laissent des effets qui définissent une vie future troublée une fois que ces effets ne soient pas traités efficacement. Les crises cycliques du passé ont généré à la grande partie de la population burundaise exposition à la guerre ou au combat, à l’agression physique ou sexuelle, à être victime ou témoin d’un décès ou encore d’un événement violent grave de ses chers et autres.
Les policiers entrain de suivre une formation sur la gestion et accompagnement des victimes du trauma

Bien que de nombreuses personnes aient subi les mêmes expériences traumatiques, la réaction est différente. Le trouble de comportement peut handicaper les activités quotidiennes selon la gravité des évènements vécus mais aussi selon la capacité de gestion du choc.
Une démarche qui apporte un atout psychosocial
Cette formation des policiers affectés à la Commission Vérité et Réconciliation a pour avantage de contribuer à la restauration d’une prise de conscience collective sur l’impact des problèmes de santé mentale. Les bénéficiaires ont appris à garder l’équanimité face à une situation choquante. Elle permettra aussi à tisser d’une manière significative les relations et le tissu social; et à affermir l’épanouissement personnel et la cohésion sociale.
Les policiers dans leur mission affichent une catégorie des personnes les plus exposées aux traumatismes liés au passé dramatique qu’a vécu le pays. Ceux affectés à la Commission Vérité et Réconciliation sont souvent en contact permanent à la réalité du passé surtout pendant les travaux d’auditions et d’exhumations des restes humains des victimes assassinées et jetées dans des fosses communes. Il est alors impératif que ces personnes responsables à la sécurité soient informées, formées et outillées d’une autodétermination comportementale responsable à la fois dans leurs foyers et dans le milieu de travail pour que le bien-être psychosocial soit une priorité.
Impact positif sur le comportement des bénéficiaires
Cette formation a été l’occasion de doter aux policiers des compétences à comprendre et à prendre en charge la guérison des âmes dans les limites de leurs compétences afin de mener une amélioration du climat dans le milieu de travail pour le bien-être psychosocial. Dans son discours de clôture, le Secrétaire de la Commission Vérité et Réconciliation , Léa Pascasie Nzigamasabo, a fait savoir que cette formation est d’importance capitale tenant compte du rôle joué par le corps de sécurité au sein de la communauté. Ces policiers vont contribuer davantage dans la prévention du traumatisme, source de maladies mentales dont les conséquences se répercutent sur la paix et la sécurité.

Léa Pascasie Nzigamasabo a fait savoir que cette formation est d’importance capitale tenant compte du rôle joué par le corps de sécurité au sein de la communauté.
L’un des bénéficiaires de cette formation n’a pas manqué l’occasion d’exprimer sa satisfaction. «Dans l’accomplissement de nos tâches quotidiennes ou dans nos familles, nous rencontrons des problèmes sérieux. Comme nous privilégions une attitude stoïque, nous sommes toujours résilients face à ces défis. Cependant, j’ai appris par cette formation, que je peux pleurer non pas parce que je suis devenu lâche mais comme moyens de vider le stress qui ronge mon cœur.», a-t-il conclu.