La CVR et MIPAREC unis pour la réconciliation : un modèle exemplaire à Nyabihanga

La CVR et MIPAREC unis pour la réconciliation : un modèle exemplaire à Nyabihanga

Spread the love


La cérémonie d’ouverture a été marquée par un accueil culturel chaleureux, témoignage de l’appropriation communautaire des valeurs de réconciliation. Les femmes de la commune ont animé une danse traditionnelle en reconnaissance des œuvres de Ministère pour la Paix et Réconciliation dans leur localité, créant une atmosphère propice au dialogue et à l’échange.

Samuel NIYONGABO, représentant l’Administrateur communal, a souligné dans son mot d’ouverture la cohabitation pacifique qui caractérise actuellement la commune. Cette déclaration trouve écho dans la présence significative de la communauté locale, notamment celle de deux personnes âgées témoins du génocide de 1972, venues partager leurs récits douloureux mais nécessaires à l’établissement de la vérité historique.

Sous le rythme des tambours et la grâce des pas, les femmes de Nyabihanga dansent leur fierté, honorant les œuvres de MIPAREC.

MIPAREC : une croissance au service de la paix

Créée en 1997 avec seulement sept membres fondateurs, MIPAREC compte aujourd’hui dix-sept membres et emploie quatre-vingts travailleurs, illustrant une croissance remarquable mise au service de la réconciliation comme l’a indiqué Karondo Constance, au nom du représentant légal retenu ce jour-là. Cette expansion s’accompagne d’une présence territoriale étendue dans plusieurs provinces à travers un réseau de comités de paix particulièrement actif.

Les réalisations du projet « Justice sociale » témoignent de l’impact concret de cette organisation sur le terrain. La mise en place de quinze comités de paix couvrant toutes les collines de la commune de Nyabihanga constitue un maillage territorial impressionnant. Ces structures bénéficient directement aux jeunes, offrent une assistance aux personnes traumatisées et promeuvent le dialogue comme solution privilégiée aux conflits familiaux, créant ainsi un écosystème favorable à la paix durable.

Vue partielle des participants à la rencontre : habitants, personnel de MIPAREC, autorités locales et représentant de la Commission Vérité et Réconciliation.

La CVR poursuit sa mission de vérité

Le Commissaire Pasteur Elie NAHIMANA, représentant officiel de la CVR, a présenté les missions en cours de la Commission, mettant l’accent sur la poursuite de la recherche de la vérité concernant les crimes du passé. Cette démarche se concentre particulièrement sur le génocide de 1972, avec la collecte continue de témoignages d’auteurs ayant reconnu leurs responsabilités dans ces événements tragiques.


L’action de la CVR ne se limite pas à l’échelon national. La Commission mène actuellement des démarches diplomatiques ambitieuses pour obtenir la reconnaissance internationale du génocide de 1972 auprès de l’ONU et de la communauté internationale. Cette quête de la vérité s’accompagne d’une réorganisation territoriale avec la mise en place de représentants provinciaux dans les cinq provinces du pays, permettant une meilleure proximité avec les citoyens et une gestion plus efficace des dossiers fonciers.

Le Commissaire de la Commission Vérité et Réconciliation , Pasteur Élie Nahimana, présente les archives retraçant le travail de la Commission pour faire la lumière sur les crimes du passé.

Des résultats tangibles encourageants

L’évaluation des impacts révèle des résultats particulièrement encourageants qui valident l’approche collaborative adoptée. Samuel NINIHAZWE, Conseiller du Gouverneur de la Province de Gitega, a souligné la diminution significative des conflits fonciers dans les instances judiciaires, témoignage concret de l’efficacité des mécanismes de résolution pacifique mis en place.


Ces améliorations s’inscrivent dans une vision plus large du développement national. L’amélioration notable de la résolution pacifique des conflits contribue directement au projet national ambitieux de faire du Burundi un « pays développé en 2040 et pays émergent en 2060 ». Cette perspective à long terme donne du sens aux efforts quotidiens de réconciliation et mobilise les énergies vers un objectif commun de prospérité partagée.

Samuel NINIHAZWE, Conseiller du Gouverneur de Gitega, salue la baisse notable des conflits fonciers devant les instances judiciaires.


Cette mission à Nyabihanga démontre que la paix et la réconciliation ne sont pas de simples idéaux, mais des objectifs atteignables grâce à un travail méthodique et une collaboration sincère entre toutes les parties prenantes. L’expérience réussie de cette commune constitue désormais un modèle à étudier, adapter et reproduire dans d’autres contextes locaux pour contribuer efficacement à la construction d’un Burundi réconcilié et prospère. La CVR réitère son engagement ferme à accompagner de telles initiatives et encourage vivement leur multiplication sur l’ensemble du territoire national.

Actualités Gitega Mwaro