Kayanza: Même certains  présumés auteurs nous approchent actuellement

Kayanza: Même certains présumés auteurs nous approchent actuellement

La présentation vendredi dans la ville de Kayanza des activités menées par la CVR en 2020 et celles du premier trimestre de l’année 2021 devant les hauts cadres du Ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique au cours d’une réunion organisée à l’intention des Gouverneurs des provinces du Burundi, les Présidents des conseils communaux, des administrateurs communaux ainsi que les hauts fonctionnaires de la police a permis au Président de la CVR de sensibiliser le public autour de ce thème crucial : Vivre et Survivre ensemble.

Dans cette présentation, le Président de la Commission Vérité et Réconciliation, Amb. Pierre Claver Ndayicariye a déclaré qu’à l’heure actuelle, certains auteurs présumés de la crise de 1972 commencent à surmonter la peur et se tournent progressivement vers la Commission pour donner leurs témoignages.

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Il a également expliqué que faire face aux violations graves des droits de l’homme commises au Burundi en 1972 n’est pas du tout lié à des raisons politiques, comme on le croit, mais que c’est plutôt parce que cette crise a touché tout le pays et que les témoins de cette époque vieillissent et disparaissent peu à peu avant d’avoir éclairé la CVR sur les faits en leur connaissance.
Il a félicité l’administration pour sa collaboration dans la réalisation de ce travail de la recherche de la vérité et salue la contribution de la population qui témoigne de cette période sombre que le Burundi a traversée.
A propos d’une certaine opinion qui voudrait faire croire que procéder à des exhumations serait mauvais (kuzura akaboze), le numéro 1 de la CVR affirme plutôt que notre pays n’aura jamais la paix tant qu’il y aura encore l’obscurité sur la réalité des fosses communes. « Nous chanterions l’hymne de l’unité nationale sur les lèvres alors que cette unité n’existe pas concrètement dans nos cœurs », estime Ndayicariye.
Le travail de la CVR vise à faire la lumière le passé afin d’éclairer le présent et préparer l’avenir, a déclaré le Président de la CVR qui ajoute que la vérité libère aussi les auteurs des crimes. C’est ce qu’il a appelé «déterrer la vérité». Il signale que divers témoins, même les auteurs présumés, se confient progressivement à la CVR pour témoigner. Pour cela, la CVR se rendra dans toutes les provinces du pays.
Le Président de la CVR a félicité publiquement le gouverneur de la province de Bururi qui a offert une parfaite collaboration à la CVR au cours du 1er trimestre de l’année 2021. À Bururi, les activités visant à découvrir la vérité sur les violations des droits de l’homme lors de la crise de 1972 ont repris ce lundi 12 avril 2021.
La justice transitionnelle est une question de responsabilité et non pas de culpabilité
Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye est également revenu sur le concept de justice transitionnelle. Selon lui, la CVR n’est pas un tribunal qui convoque les gens à des jugements mais plutôt un lieu de traitement des mémoires blessés en montrant ce qui s’est passé sans appeler les gens à la barre, explique Ndayicariye.

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Il poursuit en disant que l’histoire que la CVR découvre jusqu’à présent montre que le miracle de Dieu fait en sorte qu’il y ait toujours un témoin caché qui dira un jour la vérité sur ce qu’il a vu. Et parmi ces témoins au Burundi, il y a des soldats, d’anciens juges et bien d’autres comme des veuves et des orphelins de la crise de 1972 qui viennent tout dire à la CVR.

Le cas de Bururi se distingue également des autres provinces du pays par les enlèvements et les meurtres d’écoliers dans les établissements. Le Président de la CVR a notamment révélé le cas d’enfants victimes de la crise de 1972 qui ont été kidnappés et gardés dans de gros sacs «ibiroro» à Mutangaro dans la commune de Rutovu ainsi qu’à Matana avant d’être tué. Il a aussi cité le cas des écoles secondaires dont des élèves ont été tués. C’est particulièrement le cas de l’Ecole Normale de Kiremba sud où 125 élèves ont été massacrés.
Pour le moment, la CVR fait face à un dilemme : faut-il détruire les maisons érigées sur des fosses communes ?

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Le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Ndirakobuca Gervais e a félicité les autorités administratives qui se donnent corps et âme et travaillent en étroite collaboration avec la CVR. Il leur a demandé de redoubler d’efforts car les victimes sont issues de tous les groupes ethniques qui composent la société burundaise.

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