La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a exhumé les restes humains de 7 personnes en date du 19/03/2025 à Gitega, en commune de Makebuko, sur la colline Mwanzari, dans un centre d’instruction (CI). La fosse commune, récemment signalée par la Police Nationale, date des années 1993 après l’assassinat du président Ndadaye Melchior.

Selon les témoignages recueillis sur place, il s’agit d’une fosse commune de 1993 où l’on a jeté des personnes majoritairement Bahutu . Après l’assassinat du président Melchior Ndadaye, les tueries ont commencé dès le lendemain. Les victimes, sans protection ni espoir, avaient fui les massacres sur leurs collines et ont pris refuge à la paroisse de Makebuko. C’est là qu’elles ont été livrées aux mains des gendarmes et des déplacés.

Entre la vie et la mort dans un lieu sacré

Les gendarmes, suffisamment armés, ont alors pénétré dans la paroisse et procédé immédiatement à leur arrestation. Ils ont été conduits à la brigade des gendarmes où se trouvait déjà un site de déplacés Batutsi qui attendaient impatiemment leur proie. Ils ont été immédiatement massacrés et jetés dans cette fosse commune derrière la maison abritant un moulin appartenant à un commerçant nommé Léonard. Ce commerçant a lui aussi été tué avec sa famille. Les cadavres étaient éparpillés partout dans les rues et aux alentours de la brigade.

D’autres témoignages affirment que ces victimes ont été jetées dans les toilettes situées derrière la maison de Léonard. Plusieurs corps auraient été jetés dans des endroits non identifiés et d’autres dans les marais. Les auteurs présumés de ces crimes sont principalement les gendarmes, avec l’appui des déplacés comme le disent nos témoins.

Conserver les vestiges pour la mémoire !

Dans sa mission, la Commission Vérité et Réconciliation conserve provisoirement les restes humains pour la mémoire et un enterrement digne. Les restes humains excavés à Makebuko sont pour le moment conservés au lieu de conservation provisoire de la Commission , au chef-lieu de la province de Gitega.

La recherche de la vérité face à la manipulation

La commission continue de recueillir des témoignages provenant de sources diversifiées pour établir la vérité et parvenir à une réconciliation effective et inclusive.

Les témoins invitent la Commission Vérité et Réconciliation à mener des enquêtes impartiales pour décourager ceux qui veulent cacher la vérité et manipuler l’histoire douloureuse liée aux violations massives des droits de l’homme que le Burundi a connues.