Le diocèse catholique de Ruyigi a célébré, le 21 septembre 2025 à Cankuzo, la Journée diocésaine Justice et Paix. Un rendez-vous marqué par des témoignages poignants, des appels au pardon et une exhortation forte à la réconciliation, en présence des autorités provinciales, de la Commission Vérité et Réconciliation et de l’Église catholique.
« On ne peut pas servir deux maîtres à la fois ; c’est Jésus qui nous appelle à la réconciliation », a rappelé Mgr Blaise Nzeyimana dans son homélie. L’évêque du diocèse de Ruyigi a insisté sur l’importance de dire la vérité sur les crimes commis et de demander pardon pour instaurer une paix véritable. Selon lui, le pardon reste « le cordon ombilical entre Dieu et l’Homme, et entre les Hommes eux-mêmes, source d’une paix stable »

Mgr Blaise Nzeyimana : « Le pardon, véritable cordon ombilical entre Dieu et l’Homme, ainsi qu’entre les Hommes eux-mêmes, demeure la source d’une paix durable. »
Témoignages et gestes de réconciliation
La cérémonie a été marquée par des témoignages liés à la crise de 1993. Des victimes ont pris la parole pour raconter leur vécu, tandis que des auteurs de violences ont demandé publiquement pardon. Dans un geste fort, les victimes présentes ont accordé ce pardon, illustrant la force du processus de réconciliation prôné par l’Église et la Commission Vérité et Réconciliation.

Des victimes témoignent de leur vécu, pendant que des auteurs de violences implorent publiquement pardon.
La Commission Vérité et Réconciliation appelle à une synergie avec l’Église
Dans son allocution, Mme Léa Pascasie Nzigamasabo, secrétaire de la Commission Vérité et Réconciliation, a salué l’initiative du diocèse de Ruyigi. Elle a rappelé que la mission de la Commision Vérité et Réconciliation repose sur la recherche de la vérité et la réconciliation, et a proposé d’unifier certains travaux avec la Commission épiscopale Justice et Paix. Elle a également insisté sur l’organisation de séances de guérison des traumatismes, soulignant que « beaucoup des Burundais souffrent encore des blessures du passé ».

Léa Pascasie Nzigamasabo plaide pour une collaboration renforcée entre la Commission Vérité et Réconciliation et la Commission épiscopale Justice et Paix dans la quête de vérité et de réconciliation.
Des recommandations pour renforcer la paix
La représentante de la Commision Vérité et Réconciliation à cette cérémonie a exhorté l’administration à poursuivre la sensibilisation de la population au respect des droits fondamentaux et à promouvoir la cohabitation pacifique. Elle a en outre insisté sur la protection des témoins qui livrent publiquement leurs récits, rappelant que les garanties de non répétition demeurent encore fragiles dans les communautés.
Au terme de cette journée, l’appel lancé à Cankuzo résonne avec force : vérité, pardon et réconciliation demeurent les clés indispensables pour construire une paix durable au Burundi.

