En juin 2023, lors de la mission de travail de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) en Belgique, la famille du dernier roi du Burundi, Ntare V Charles Ndizeye, a répondu à l’invitation de la CVR. Comme de nombreux autres Burundais ayant été témoins, victimes ou affectés par le génocide de 1972-1973 au Burundi, cette famille est venue apporter son témoignage. L’assassinat de Ntare V par le président Micombero a marqué la fin de la monarchie au Burundi. Pour cette famille, la vérité sur la mort de cet ex-roi renversé le 28 novembre 1966, demeure encore incertaine.
Un document judiciaire controversé
Pourtant la CVR a découvert un document concernant le décès de ce Mwami dans les archives du Parquet de la République en province de Gitega. Ce document, dûment signé le 25 octobre 1973 par le procureur général de la République, Philippe Minani, est une attestation de décès prouvant que Ntare V est bel et bien décédé à Gitega le 29 avril 1972. Cette attestation, délivrée par la justice, a suscité de nombreuses interrogations parmi les Burundais, car un tel document devrait normalement être délivré par les services de soins de santé.
Attestation de décès de l’ex-roi du Burundi, Ntare V, Charles Ndizeye
La reconnaissance de l’assassinat
La famille reconnaît également que l’ancien roi Ntare V a été assassiné. Il n’avait pas été accusé d’être Muhutu, mais il avait été un monarque burundais. Ciza Rémy Muhirwa, neveu du défunt Ntare V, Charles Ndizeye, affirme que récemment, le gouvernement belge a reconnu son implication dans cet assassinat bien que ce pays ne l’ait pas encore déclaré officiellement.
Ciza Rémy Muhirwa, neveu de l’ex-roi du Burundi, Ntare V, Charles Ndizeye
Une quête de vérité inachevée
Cette attitude de la Belgique a causé des inquiétudes au sein de la famille, qui, jusqu’à présent, cherche toujours à connaître la vérité sur le sort du roi Ntare V. Elle espère que la CVR contribuera encore à établir la vérité sur cet assassinat. La famille du dernier roi du Burundi, Ntare V, continue de chercher des réponses. L’implication belge, reconnue mais non officiellement déclarée, ajoute une couche de complexité à cette quête de justice et de vérité. La CVR, par son travail, reste un espoir pour cette famille et pour tous ceux qui souhaitent que la lumière soit faite sur le génocide de 1972-1973.
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