Le Bureau de la CVR, a accueilli, jeudi le premier décembre 2022 au bureau de la Commission, une délégation du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), bureau du Coordinateur Résident. Cette dernière était conduite par Anne Hagood, Conseillère chargée de la Paix et du Développement. Le soutien de la communauté internationale est encore nécessaire. La CVR reste ouverte à tout partenariat qui va dans le cadre de redonner la dignité à toutes les victimes des crimes commis contre elles.
Lors de cette visite, cette délégation a eu l’occasion d’acquérir des connaissances sur les activités de la CVR à partir d’une projection power point et du film documentaire relatant les activités réalisées en 2021. Les activités de la Commission sont en grande partie divisées en différentes parties, à savoir les exhumations, les recherches dans archives, recherches documentaires, les auditions de témoins : victimes et de rescapés des crises cycliques qu’a traversées le Burundi, en grande partie le génocide commis contre les Bahutu en 1972 et 1973 au Burundi. La grande mission qui a été confiée à la CVR au cours de ces 4 dernières années de mandat ainsi que les archives.
Mais très bientôt ; la CVR s’apprête à se présenter devant le parlement burundais afin de lui révéler les qualifications faites sur des crimes commis au Burundi depuis l’invasion du Burundi par les colons jusqu’avant le génocide de 1972, ont indiqué les membres du bureau de la CVR. Ils étaient également accompagnés du Commissaire Aloys BATUNGWANAYO.
Le travail de la CVR ne cesse de surprendre bon nombre de visiteurs. Devant les images d’ossements humains ; Anne Hagood, la Conseillère chargée de la Paix et Développement s’est demandée comment la CVR s’occupe des personnes traumatisées, la conservation de ces ossements humains et comment elle fait son travail d’enquêtes de terrain et pourquoi pas des agrégats en termes d’identification de témoins !
Le président de la CVR, AMB. Pierre Claver NDAYICARIYE a souligné que ces ossements humains marquent la douleur ressentie par les familles des victimes. C’est aussi la preuve tangible que les leurs ne sont pas partis à l’étranger à la recherche d’un emploi comme on le leur avait dit auparavant. L’utilisation des fiches d’audition reste jusqu’à présent un moyen utilisé par la CVR pour mener les enquêtes. L’âge requis pour un témoin oculaire est de 60 ans et plus pour éviter les ouï-dire.
La CVR est en train de numériser les archives déjà disponibles, mais elle entend aussi identifier, numériser et rapatrier les archives qui se trouvent à l’étranger, notamment celles qui ont été emportées par les colonisateurs. Celles-ci doivent être identifiées et numérisées avant d’être rapatriés au Burundi. Et cela nécessite des ressources financières très importantes.
La CVR est toujours restée ouverte aux acteurs et organisations internationaux
La crise de 2015 qu’a connue le Burundi n’a pas épargné le travail de la CVR. La communauté internationale a pris des mesures pour ne pas coopérer avec le Burundi et cela a constitué un obstacle dans le traitement du passé, bien plus dans la gestion des traumatismes, ont observé les membres du bureau de la CVR. Malgré cela, la CVR a continué à travailler avec des organisations locales telles que les Commissions Episcopales Justice et Paix ; celles de Ruyigi et Muyinga semblent être en avance sur les autres, a indiqué le Président de la CVR.
Sur le plan de la recherche de la vérité, le bureau de la CVR a souligné que ces dernières progressent et surtout qu’elles contribuent à faciliter le dialogue communautaire entre les auteurs des crimes et les victimes qui leur accordent le pardon. Cependant, la CVR travaille également avec le Ministère Paix et Réconciliation sous la Croix (MIPAREC).
Outre la question de la gestion des traumatismes qui est pertinente, il est également important de souligner que les ateliers de dialogue en faveur de la cohésion communautaire sont également nécessaires pour la commission : « rencontre entre les enfants des victimes et ceux des auteurs présumés ; les veuves des crises précédentes sont importantes pour aider à porter la douleur des autres » ; a souligné AMB. Pierre Claver NDAYICARIYE qui ajoute qu’en plus des sacs de fortune, la CVR a besoin de sacs mortuaires pour la conservation et le transport des restes humains car, un monument de la réconciliation sera aussi construit.
Les deux parties ont convenu que ce genre de rencontres seront souvent organisées. Le Président de la CVR les a appelés à comprendre que les travaux de la CVR constituent un grand chantier de la recherche de vérité dans un terrain difficile. Mais toutefois, les gens commencent à s’adapter petit à petit.